« Bondjou mès djins ! »
Le wallon, ça fait moins de dix ans que je suis tombée dedans. J’ai trouvé cette langue très belle. Le wallon, c’est le plaisir, le rire, l’échange, « avoir bon » ensemble! Je me suis inscrite à l’école de wallon de Namur, j’ai étudié, travaillé, ce n’est pas facile quand on ne connaît rien. Au bout de six mois, j’ai écrit mon premier texte. Aujourd’hui, j’y enseigne. J’aime transmettre, aux adultes mais aussi et surtout vers le jeune public. J’ai édité plusieurs livres.
Rappelons que le wallon est bien une langue, dotée d’une phonologie, d’une grammaire, d’un vocabulaire et d’un ensemble d’expressions nettement originaux. C’est une langue directement issue du latin au même titre que des langues prestigieuses comme l’italien, le français ou l’espagnol. Son vocabulaire est très riche. Le wallon, je vous le rappelle, est aussi une langue écrite qui, depuis des siècles, véhicule une littérature vivante, qui s’exprime par la poésie et le théâtre, comme par le roman, la chanson, la bande dessinée, les albums illustrés et, plus récemment, par des outils pédagogiques et didactiques. Ces derniers apportent aux utilisateurs un apprentissage progressif, ludique, varié, concret et pragmatique de leur langue régionale, qui devrait être considérée comme un véritable trésor. La manière la plus efficace de sauvegarder notre wallon est, bien sûr, de le transmettre au jeune public. C’est ce que je fais avec plaisir, bonheur et fierté, depuis de nombreuses années, plus précisément au sein d’établissements scolaires.